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Le lin, de la plante semée au produit fini = 100% made in France

 

À nouveau, cette année, nous sommes partis à la rencontre des acteurs du lin et du chanvre bio, et oui, c’était les huitièmes rencontres des filières textiles lin bio et chanvre. C’est toujours pour nous une journée d’inspiration avec des acteurs du changement qui révolutionnent l’agriculture et ont une vision précise de ce que doit être le textile demain : raisonné, local et écoresponsable. 


Aparté - Il faut quand même se rappeler d’où l’on vient. Depuis des siècles, en France et en Europe, la seule fibre utilisée était le lin et le chanvre. Le coton est une erreur de l’histoire, une erreur qui a permis à l’esclavage d’exister et qui a été la première pierre de la mondialisation.
En 2022, ne serait-il pas temps de revenir aux sources ? -

Cette année c’est à Avelin, un petit village à 15 kilomètres de Lille. Accueil chaleureux à la ferme, au milieu des champs de lin bio et de chanvre. 

Le programme aborde les étapes du lin avec sa conférence « au fil du lin bio », l’état des lieux du chanvre en France en 2022 et ses avancées, découverte du showroom et des marques impliquées dans l’asso et visite de la nouvelle filature Safilin à Béthune. 

Allez, on vous fait un petit récapitulatif de la conférence « au fil du lin bio » et on va vous présenter rapidement chacune des étapes du lin ! 

On rappellera 2 chiffres : 160000 hectares de lin en France qui constitue près de 80% de la production mondiale de lin. 

Ça peut paraître comme ça tout simple, mais chaque maillon est essentiel, chaque étape primordiale et demande le meilleur des savoir-faire. Se lancer dans le travail du lin bio est un véritable challenge humain et ne peut être mener que par quelques irréductibles qui montrent la voie de ce que demain doit être. 

1/ L’agriculteur bio – Emmanuel Rouyère

Emmanuel a sa ferme vers Beauvais, il convertit progressivement ses champs de lin conventionnel en lin bio. À ce jour, il a 5 hectares. 

Le lin est en rotation avec la luzerne qui nettoie naturellement la parcelle. 

Pour lui, c’est un vrai défi technique, la culture du lin se fait en 90 jours, son plus grand ennemi : les mauvaises herbes. Et qui dit bio dit aucun pesticide. C’est donc de façon mécanique qu’il laboure ses terres, 2-3 fois par an et pendant la culture du lin, il espace bien les rangées afin de pouvoir désherber sans mettre à mal les fibres de lin qui poussent. 
Le lin doit être semé, début mai, en terre chaude et humide, cela lui permet de pousser plus rapidement que les mauvaises herbes.
De la graine au lever du lin, il faut compter à peu près 10 jours.
Le lin sera alors arraché début juillet. 

Puis vient l’étape du ruissage, c’est à dire que la fibre longue est coupée et restera couchée sur les terres. Il sera retourné une fois afin qu’il ne brûle pas avec le soleil.
Il restera ainsi entre 1 et 2 mois. 

Une météo clémente est primordiale pour le lin, et son rendement est hétérogène en fonction du climat du moment. Il faut de l’eau mais pas trop et il faut du soleil mais pas trop…. Le climat décide de tout, malgré le travail acharné de l’agriculteur.

Vous l’aurez compris, la propreté de la parcelle et la météo sont la clé d’une bonne pousse.  
Arrive alors l’étape du teillage.

2/ Le teilleur – Emmanuel Lardier

Emmanuel est le directeur de Opalin, entreprise qui se situe à quelques encablures du Touquet. 3500 hectares de lin conventionnel et 50 à 60 hectares de lin bio. 

L’entreprise est certifiée bio pour accompagner les agriculteurs qui souhaitent se convertir au bio. 

Bon, le teillage, c’est quoi ?
C’est l’extraction la fibre longue de la plante de lin sans l’abîmer.
Le teilleur récupère la fibre longue du lin, mais aussi les fibres courtes ainsi que ses graines.
Être teilleur de lin bio apporte une nouvelle contrainte et procédure pour stocker le lin bio sans le mélanger avec le lin conventionnel (ça ferait mauvais effet !)
Le processus pour s’assurer que le lin est bel et bien bio est le suivant :

-       L’agriculteur doit remettre un certificat de lin bio au teilleur

-       Le teilleur doit aussi disposer d’un label bio

-       Le teilleur remet un certificat de transaction à l’acheteur des fibres teillées. Cet acheteur est le filateur.  

3/ Le peigneur – Willy Coucke et Cédric Auplat

-  Travail de la fibre longue : Willy Coucke est le responsable des ventes des fibres chez Terres de Lin. C’est une coopérative qui sème 1500 à 2000 hectares de lin dont 200 hectares sont dédiés au lin biologique. 

Tout est certifié GOTs

Terre de Lin peigne spécifiquement les fibres longues. Son rôle est de dissocier les fibres en faisceaux. On l’introduit en machine, le fil à la verticale et il est peigné et dissocié du pied à la tête. Son rôle est aussi d’éliminer les fibres courtes et les fibres faibles.
La fibre longue est plus noble que la courte. Elle est principalement dédiée au textile. A contrario la fibre courte est dédiée à l’ameublement et peut occasionnellement être aussi utilisée dans le textile si elle est associée à d’autres fibres telles que la laine, le coton et la viscose…)
Quand la fibre longue est prête, elle part chez le filateur.  

Travail de la fibre courte : Cédric est le président de Peignage Dummortier, basé à Tourcoing depuis 125 ans. Depuis peu un atelier a rouvert pour peigner spécifiquement la fibre de lin courte. 

4/ Le filateur – Olivier Guillaume 

Olivier Guillaume est le président de Safilin. Son entreprise est filateur depuis 1778. Malheureusement en 2005 ils ont dû fermer leur dernière filature de lin en France pour s’implanter dans le sud de la Pologne (mondialisation et concurrence chinoise oblige). Aujourd’hui, Guillaume est fier que ce savoir-faire revienne en France. 

La filature, comme son nom l’indique file le lin. Mais avant de passer à cette étape il sélectionne avec soin les fibres :
D’une année sur l’autre, la fibre peut varier
D’un champs à l’autre, la fibre peut varier
D’une région à une autre, la fibre peut varier

Alors comment réussir à conserver la stabilité et la qualité de la fibre ?
Pour le filateur, le fil doit être uniforme : même finesse, même couleur, même force. 

Alors le travail consiste à combiner des lots de lin ensemble pour apporter la garantie que le fil dispose de la plus belle qualité. Il mélange donc différentes années de lin, de différentes régions provenant de différents champs. 

Sa filature propose 2 processus de filage : à sec ou mouillé
La filature à sec est réservée aux fibres courtes, le fil est plus épais, plus rustique.
Ce sera la fibre parfaite pour l’ameublement. 

La filature mouillée : réservée aux fibres longues. La mèche est plongée alors dans l’eau pour souder les fibres entre-elles et les rendre les plus fines possible. 

Nous avons eu la chance de visiter la filature de Béthune, alors on va vous en dire un peu plus et vous présenter quelques photos ! il a été compliqué d’entendre toutes les infos du directeur de la filature, le bruit des machines y est fortement pour quelque chose. Aussi nous allons tenter de vous inviter dans la filature avec ce que nous avons pu entendre et vous le retranscrire avec le plus d’infos !
La filature de Béthune a ouvert en février 2022, c’était auparavant un bâtiment de stockage, il a fallu le transformer en bâtiment industriel. Doucement, les machines arrivent et ils seront prêts à 100% de leurs capacités dès septembre prochain pour filer 400 tonnes de lin par an.
Ici on forme les opérateurs à la machine mais aussi à la matière.

Dans l’entrepôt cohabitent des machines dernier cri avec de vieilles machines hollandaises du début des années 80. 

Dans le premier atelier, on mélange et on prépare les lots de lin reçus et préalablement sélectionnés avec soin pour conserver les mêmes standards de qualité.
Ici on homogénéise les fibres avec un savant mélange allant de 24 à 32 lots de lin différents (des lins de différentes années, différents champs et différentes régions). Plus il y aura de lots moins les caractéristiques du fil seront modifiés et impactés.
Le but de cette première étape est d’affiner le ruban de lin et de le mélanger mais aussi de ne pas créer de défaut. 


Dans le deuxième atelier, c’est focus filature au mouillé ! 

Ici, lorsque le ruban est préparé, on en fait une mèche qui sera lavée au mouillé pour éliminer les colles naturelles qui existaient sur la fibre.
La fibre reste dans l’eau entre 7 et 12 heures.
Dans ce deuxième atelier le taux d’humidité est très élevé et avoisine les 49% 




Dans le troisième et dernier atelier, on sèche les bobines de lin et on utilise un splicer pour bobiner les fils ensemble. Chaque bobine de fil fera alors 1kg. À ce jour, le coût de cette matière première est de 25€/kg.
Quand le fil est prêt, on passe au tissage ou au tricotage !


5/ Le tisseur et le tricoteur – Emmanuel de Saint-Martin et Loïc Baert

Le lin, soit il se tisse, soit il se tricote !

- Emmanuel est le directeur commercial chez Lemaître Demeestere. Cette maison tisse du lin depuis 1835. Ils ont la capacité de tisser de 90gr/m2 jusqu’à 5,5kg/m2 . Il est donc possible pour eux de proposer des matières légères pour l’habillement comme des matières lourdes et très solides pour les accessoires ou l’ameublement.

Son métier tient en une phrase : « Tisser du fil c’est croiser du fil » - point-

- Loïc est le directeur général chez Lemahieu, il est basé dans les Hauts de France. Lemahieu tricote donc du lin et pas qu’un peu : près de 100 tonnes par an ! Le tricotage se fait encore à ce jour sur des machines circulaires. 

6/ L’ennoblisseur - teinture

Une fois tricoté ou tissé le lin est alors anobli teinté. Aucun intervenant pour cette étape qui pourtant rajoute de la couleur au lin ! 

7/ Le confectionneur

Cette étape est entre les mains des marques made in France qui souhaitent être les plus vertueuses possible. On peut donc citer Le Gaulois, Splice, La Gentle Factory…

Il est important de donner de la valeur à toute la chaîne de fabrication. Chaque maillon est essentiel. Le but de l’association Lin et chanvre bio est de recréer un écosystème de proximité avec chaque acteur en France et de pouvoir ainsi maîtriser chaque étape du métier. 

Nous espérons que vous en avez encore appris encore un peu plus sur le lin (bio), ses étapes, sa vie, ses acteurs et espérons que vous regarderez cette fibre avec un œil nouveau.

Merci encore aux membres de l'association Lin et Chanvre bio de toujours si bien nous accueillir. 

Écrit par David le 15 juin 2022

                                        
 

 

 

 

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